La Salanque

Au nord du Pays catalan, le camping d’Argelès-sur-mer du Bois Fleuri vous invite à découvrir la Salanque, petite région d’anciennes terres salées devenue une vallée fertile aux productions de renom. Un paysage de plaine qui contraste avec le relief des Corbières et des Albères !

Etang Salses St Laurent Alan Mattingly

Qu’est-ce que la Salanque ?

Région naturelle du département des Pyrénées-Orientales, la Salanque s’étend entre la vallée de l’Agly, la plaine du Roussillon et la mer Méditerranée, autour de l’étang de Salses. Le cours de la Têt borde la Salanque au sud.

Ancienne terre recouverte de marécages méditerranéens, la Salanque est aujourd’hui un territoire fertile qui concentre une grande partie des activités agricoles du Roussillon. Le maraîchage y est roi, avec notamment la production des fameux oignons de Bompas, ou de l’artichaut de Villelongue. La Salanque est également recouverte en grande partie de vergers : ils produisent des pêches et des abricotiers qui font la réputation de la région, parmi lesquels les quatre variétés d’abricots d’AOP « rouges du Roussillon ».

Le relief qui entoure la Salanque offre de magnifiques panoramas sur ses paysages : on peut par exemple admirer la plaine plantée de vignes et de vergers depuis les hauteurs de l’Espira de l’Agly à Montpins, ou encore depuis Opoul.

L’histoire de la Salanque est enfin marquée par la période la Révolution française : à l’image de la Vendée, le territoire s’est affirmé comme majoritairement royaliste, dans un contexte régional favorable aux révolutionnaires. Cette tendance lui vaut encore parfois le surnom de blanche Salanque, le blanc faisant référence à la monarchie française.

Les principales villes de la Salanque

Plusieurs villes d’importances comparables pourraient revendiquer le statut de capitale de Salanque : Saint-Laurent pour sa position centrale, Rivesaltes pour sa renommée, ou Villelongue pour son urbanisation.

Saint-Laurent-de-la-Salanque

Le bourg de ce village de Salanque est apparu entre le 9ᵉ et le 10ᵉ siècle autour d’une abbaye dédiée à saint Laurent construite en 850, dont il ne reste aujourd’hui plus de vestiges. Au 11ᵉ siècle, la paroisse est rattachée à la seigneurie locale, puis cédée à la toute fin du 12ᵉ siècle au royaume d’Aragon. Au cours du 14ᵉ siècle, des travaux d’endiguement du fleuve Agly sont effectués pour protéger le territoire des crues. Au 17ᵉ, un premier pont est construit sur l’Agly, et l’église paroissiale actuelle de Saint-Laurent-de-la-Salanque est bâtie à la place de l’ancien édifice roman. Jusqu’au 20ᵉ siècle, le Barcarès est un hameau rattaché à Saint-Laurent. Les deux communes ne seront séparées qu’en 1929. Saint-Laurent borde le vaste étang de Leucate, sur lequel Latécoère installa une base d’hydraviation destinée aux engins de l’aéropostale. La ville de Saint-Laurent-de-Salanque est aujourd’hui renommée pour son club de football américain classé en première division nationale et pour son centre parachutiste d’instruction spécialisée de la DGSE. Côté patrimoine, ne manquez pas son église annoncée de loin par son haut clocher fortifié.

Villelongue-de-la-Salanque

Aujourd’hui ville de la seconde couronne de l’agglomération urbaine de Perpignan, Villelongue-de-la-Salanque s’est particulièrement urbanisée au cours des dernières décennies. Ses origines remontent au Moyen Âge, quand le bourg était appelé Villa Longa. C’est à partir du 14ᵉ siècle et de manière définitive au 17ᵉ siècle que lui fut attachée la précision « de la Salanque ». La commune s’est développée en spirale à partir de son église avant d’être fortifiée au 14ᵉ siècle. Le village a successivement été sous possession des rois de Majorque, des rois d’Aragon et du royaume de France. La seigneurie historique de Villelongue est remplacée au 15ᵉ siècle par la famille d’Oms, l’une des seules grandes familles médiévales du Roussillon encore présentes au 20ᵉ siècle, comme celle de Banyuls. Villelongue restera l’un de ses fiefs jusqu’au milieu du 17ᵉ siècle, lorsque Louis XIV décidera la confiscation des terres de Salanque au profit du comte de Noailles afin de pourvoir à l’entretien de la garnison militaire de Perpignan. Parmi les édifices remarquables de la ville figurent la chapelle Saint-Sébastien, l’église Saint-Marcel à tour carrée et le Portalet.

Rivesaltes

Le nom de Rivesaltes évoque tout à la fois un vignoble de renom et un pan sombre de l’histoire du 20ᵉ siècle. Sur la route de Perpignan, Rivesaltes a connu une histoire mouvementée : successivement occupée par les rois de France au 15ᵉ et au 17ᵉ siècle, elle sera aussi pillée par les troupes espagnoles lors de la guerre du Roussillon en 1793. Le camp militaire Joffre, créé en 1935, détiendra à partir de 1941 des populations civiles : tziganes, opposants politiques, Espagnols, Juifs étrangers. En zone libre, il servit de camp de rassemblement et de transit avant la déportation vers Drançy. À partir de 1942 et jusqu’en 1944, il servit aussi de camp d’instruction pour la Wehrmacht. La vocation du camp ne s’arrêta pas à la Seconde Guerre mondiale : on y rassembla et y interna aussi militaires et civils durant et après la guerre d’Algérie. Un mémorial rend aujourd’hui hommage aux populations incarcérées dans le camp au cours de l’histoire, durant la guerre d’Espagne, la Seconde Guerre, la Shoah puis la guerre d’Algérie : républicains espagnols, Tziganes, Juifs, Harkis. De manière plus légère, Rivesaltes est enfin connu pour ses vignobles et ses deux AOP de vins doux : Rivesaltes et Muscat de Rivesaltes. Le patrimoine architectural et culturel de la ville est aussi très riche, avec notamment les remparts, la tour de l’horloge, l’église Saint-André, le musée du Maréchal Joffre, ou encore la distillerie de la Guinguette.